Suite à la déclaration d'Ocampo au Kenya, ce vendredi un groupe de députés a annoncé qu'ils souhaitaient la suppression de la Commission nationale kenyane sur les droits de l'Homme (KNCHR), qui a participé aux enquêtes préliminaires utilisées par la CPI. Le député de Belut, Charles Keter s'est exprimé devant la presse et a demandé au parlement de se réunir pour voter une motion pour supprimer la Commission. Il est soutenu par des élus des deux principaux partis, l'ODM du premier ministre Odinga et le PNU du président Kibaki, alors que d’autres députés ont réclamé hier le retrait du Kenya du Statut de Rome, fondateur de la CPI.
--Le député de Belgut Charles Keter a accusé la Commission nationale kenyane pour les droits de l’homme, la KNCHR, de travailler pour les intérêts des pays étrangers aux dépens des citoyens Kenyans…
Ce vendredi, il a officiellement demandé au parlement kenyan de voter une motion pour supprimer la Commission. Selon lui, ses enquêtes sur les violences postélectorales de fin 2007 sont biaisées et seulement basées sur des rumeurs, et elles ont contribué à l’acharnement de la CPI contre les six suspects cités mercredi.
Charles Keter est soutenu par de nombreux députés des deux principaux parties politiques Kenyans, le PNU du président Kibaki et l’ODM du premier ministre Raila Odinga.
Ils esperent que la Motion sera entendue au Parlement Kenya après les vacances de Noël.
Charles Keter, député de Belgut au Kenya : « Ocampo a basé ses investigations sur des rumeurs. Il a suivi le rapport de la KNCHR, qui ne tient pas la route. La Commission nationale kenyane sur les droits de l’homme a déclaré hier que ceux qui avaient été nommé par Ocampo devaient quitter leurs fonctions, mais je veux leur dire vos rapports ne sont basés que sur des rumeurs, vous avez été accusés d’entrainer et de corrompre les témoins, c’est vous qui devriez démissionner parce que la commission utilise l’argent des contribuables et ne fournit aucun travail crédible et valable, à part de la propagande ».
Le procureur de la CPI a révélé mercredi les noms des six suspects qu’ils espèrent voir inculpés par le Tribunal international pour le Kenya qui doit s’ouvrir en 2011. Il s’agit des ministres Uhuru Kenyatta et Henry Kosgey, du ministre suspendu William Ruto, du chef du service civil Francis Muthaura, de l’ancien chef de la Police le General Hussein Ali t enfin du journaliste Joshua arap Sang.
Ces députés alliés derrière Charles Keter espèrent ainsi faire dérailler le processus enclenché par l’annonce de la Cour pénale internationale.
Selon la nouvelle Constitution, un tel amendement doit désormais être approuvés par deux tiers des députés pour pouvoir être approuvés ou soumis à un referendum.
Parallèlement, d’autres députés ont demandé jeudi le retrait du Kenya du Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. Le débat sur ce sujet a été reporté à janvier 2011…
Ces motions prouvent que la classe politique kenyane a été plus que secouée par l’annonce de la CPI. Le président Mwai Kibaki a insisté de son coté sur la nécessité du Kenya d’organiser son propre procès.