Le procureur général de la Cour Pénale Internationale (CPI) a déclaré ce jeudi qu’il allait ouvrir des affaires contre six Kenyans d’ici le 17 décembre, du fait de la conclusion de ses enquêtes dans le pays concernant les violences postélectorales.
"Nous sommes prêts à présent. Nous sommes prêts à présenter nos cas devant les juges de la Cour Pénale Internationale dans les deux semaines à venir. Avant le 17 décembre, nous enverrons devant la chambre préliminaire numéro 3 de la CPI deux demandes écrites de 80 pages chacune résumant les faits et analysant les preuves récoltées", a déclaré le procureur général de la Cour Pénale Internationale Luis Moreno-Ocampo, lors d’une conférence organisée à Nairobi par la Fondation Kofi Annan.
La visite de Moreno-Ocampo a provoqué des inquiétudes au sein de la classe dirigeant de la plus grande économie d’Afrique de l’est, depuis que le procureur a annoncé qu’il allait ouvrir des procès contre les responsables des violences de fin 2007 début 2008.
Et parmi les suspects pourraient se trouver des ministres actuellement membres du gouvernement et des hommes d’affaires de premier plan.
Moreno-Ocampo a rencontré le président Kibaki mercredi pour discuter des enquêtes entreprises par les tribunaux basés à La Haye sur les violences postélectorales, enquêtes qui doivent s’achever cette année.
"Il y a deux affaires différentes, chacune implique trois individus qui font en ce moment face à la justice. Ils doivent aller à La Haye. Leurs noms seront révélés. Mais ces six individus sont pour l’instant toujours présumés innocents. Leur culpabilité devra être prouvée et décidée par les juges de la Cour à la fin du processus judiciaire, et non au début’’, a ajouté Ocampo.
Kofi Annan a supervisé l’accord qui a mis fin aux violences qui ont suivies les dernières élections au Kenya. Il a déclaré lors de la conférence ce jeudi que le Kenya doit faire plus pour que les responsables des violences soient jugés.
Il a dirigé des semaines de pourparlers qui ont mis fin aux violences interethniques déclenchées par des contestations des résultats de l’élection présidentielle de décembre 2007, qui ont mis à mal l’image de la première économie d’Afrique de l’est perçue jusqu'alors comme un pays stable, un carrefour économique important et un pole d’attraction pour le tourisme.
"Laissez-moi souligner qu’amener à la justice ces responsables des violences postélectorales est essentiel pour aider le Kenya à guérir ses blessures et pour empêcher que de tels crimes se reproduisent. En faisant cela, nous devons comprendre qu’aucun groupe ou communauté en particulier n’est visé. Ce sont les individus qui le sont’’, a-t-il insisté.
Après avoir ainsi négocié la fin d’une des pires crises pour le Kenya depuis son indépendance par rapport à la Grande-Bretagne en 1963 Annan a également remis une liste de noms au procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), parce que les parlementaires kenyans ont échoué à mettre sur pied un tribunal national pour juger les responsables des violences.
Ces violences ont éclaté quand le premier Ministre Raila Odinga, alors ferme opposant du président Mwai Kibaki, l’a accusé d’avoir volé les élections.
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