Tuesday, December 7, 2010

L'Union européenne s'inquiète de la protection des témoins au Kenya


    L'Union européenne a appelé le Kenya ce mardi à assurer une meilleure protection des témoins de crimes majeurs, notamment dans le cas des violences postélectorales de 2007/2008. L'ambassadeur des Pays-Bas, Laetitia van den Assum s'est exprimé à ce sujet représentant les diplomates européens au Kenya dans leur ensemble. Parallèlement, les membres de l'administration kenyane qui doivent se rendre à La Haye pour l'ouverture du procès prévue le 17 décembre refuse toujours de comparaitre sans assurance de ne pas être inculpés...
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L’Union européenne a manifesté pour la première fois ses inquiétudes concernant le Tribunal international sur les violences au Kenya…

Les représentants européens à Nairobi ont affirmé ce mardi s’inquiéter du manque de protection accordée aux témoins du procès qui doit s’ouvrir mi-décembre.

Le représentant en chef pour l’Union européenne au Kenya, Eric van Linden, a fait part lors d’une conférence spéciale des sérieuses inquiétudes concernant « le harcèlement dont sont victimes les témoins potentiels et les défenseurs des droits de l’homme impliqués dans les enquêtes de la CPI ».  Selon lui, il est urgent que le gouvernement kenyan fasse plus et mieux pour assurer leur protection.

Deux témoins présumés auraient rétracté leurs déclarations auprès du procureur de la CPI le mois dernier, pour cause de menaces et d’intimidations.

Ils auraient apporté des informations sur le ministre suspendu de ses fonctions et député de la vallée du Rift, William Ruto, que toute la presse annonce comme l’un des principaux suspects de la CPI.

L'ambassadrice des Pays-Bas, Laetitia van den Assum, s’est dit déçue par le manque d’avancées en ce domaine au Kenya, représentant les diplomates européens dans leur ensemble.

Et l'ambassadeur britannique, Robert Macaire, a rappelé que  son pays a entre autre fait don de 200 000 livres sterling à la CPI pour la procédure de protection des témoins kenyans fin novembre, et attend donc une coopération du gouvernement kenyan.

Les députés kenyans ont voté une loi pour la création d’une agence spéciale de protection des témoins, mais elle n’a toujours pas été mise en place.


La semaine dernière, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo s’est rendu a Nairobi accompagné de Kofi Anna, l’ancien secrétaire général de l’ONU chargé de superviser l’évolution politique du Kenya.

Il a annoncé que l’affaire concernant les violences postélectorales de 2007/08 serait ouverte à La Haye le 17 décembre prochain. Six personnalités politiques de haut rang seront selon lui inculpées.

Les intimidations pesant sur les témoins risquent de menacer la mise en place du procès.

Les membres de l’administration devant prochainement se rendre à La Haye pour témoigner devant la CPI ont demandé parallèlement à être formellement assurés qu’ils ne seront pas inculpés.

Le Tribunal international doit permettre au Kenya de juger les responsables des violences interethniques qui ont fait 1300 morts dans le pays à l’annonce de la contestation des résultats de la dernière présidentielle, fin 2007.

Pour Ocampo, le procès doit également servir d’exemple dans toute l’Afrique.

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