Friday, December 10, 2010

Révélations de WikiLeaks sur les ventes d'armes au Sud Soudan via le Kenya




 La dernière série de télégrammes diplomatiques américains divulgués par le site WikiLeaks révèle que le Kenya a participé à la vente controversée d’armes au gouvernement du Sud Soudan.
Des notes secrètes de l’ambassade américaine à Nairobi confirment en effet le rôle longtemps suspecté du Kenya dans l’armement du Sud Soudan. L’implication du Kenya avait déjà été exposée en 2008 lorsqu’un cargo ukrainien M/V Faina avait été arraisonné en haute mer par les pirates somaliens. Ces derniers avaient révélé la présence à bord de 33 chars ukrainiens datant de l’époque soviétique ainsi que d’autres types d’armement à destination de Juba...
--
Les télégrammes diplomatiques américains publiés jeudi révèlent les soupçons des Etats-Unis quant à la destination finale des armes à bord du M/V Faina, qui a transité par le Kenya en 2008. La destination finale de la cargaison d’armes aurait donc bien été Juba.

Les conversations révélées entre les autorités américaines et kenyanes au sujet de ce cargo sont très claires.

Un télégramme datant de la fin 2008, envoyé par l’ambassadeur Michael Ranneberger dit même qu’il s’agissait « d’un secret de polichinelle. »

Selon le télégramme, le Kenya est impliqué dans l’armement du Sud Soudan depuis 2007, réceptionnant les armes et les acheminant sur Juba via l’Ouganda.

Ranneberger explique que des responsables militaires kenyans n’étaient pas à l’aise concernant ces arrangements et avaient indiqué que leurs ordres venaient « d’en haut », ce que l’ambassadeur américain a interprété comme étant le président Mwai Kibaki.

Le gouvernement kenyan avait pourtant publiquement nié les accusations que les cargaisons d’armes étaient a destination de l’armée de libération du Sud Soudan, la SPLA.

Ces câbles révélés par WikiLeaks montrent aussi qu’à partir de 2009 les diplomates nommés sous l’administration Barack Obama ont demandée au Kenya d’arrêter ces livraisons, alors que le Gouvernement Bush n’aurait rien objecté au soutien de Nairobi a la région sécessionniste du Soudan.

Le Kenya s’est toujours positionné comme neutre par rapport à la question du Sud Soudan, invitant à deux reprises le président soudanais Omar el Béchir à Nairobi.
Et le premier ministre Raila Odinga a rejeté ces révélations, ce vendredi, les taxant de ragots.

Le premier ministre kenyan Raila Odinga : « Nous considérons que les révélations de Wikileaks ne sont que des ragots, des rumeurs entre les diplomates et leurs bureaux aux Etats-Unis. Et l’on voit que la plupart ne reflète pas la vérité. Tout cela montre la fausseté de cette histoire de Wikileaks, elle parle d’elle-même… Il n’y a pas de raison de croire cela. »

Wikileaks a déjà publié plus de 1 100 documents diplomatiques secrets américains et en détiendrait plus de 250,000 autres.

La publication de ces télégrammes diplomatiques américains pourrait affectera le rôle du Kenya dans l’armement du Sud Soudan, et les futures relations entre Nairobi et Khartoum, alors que se prépare le referendum historique sur l’avenir du Sud Soudan.

No comments:

Post a Comment