Wednesday, March 30, 2011

Reportage au Somaliland

 Grâce à une mission de l'UNODC, le programme de l'ONU de lutte contre le trafic de drogues et les crimes, je suis en mission pour quelques jours au Somaliland. Une prison pour criminels accusés de piraterie vient d'y ouvrir mardi, dans la capitale Hargeisa, en presence des principaux ministres du Somaliland et du directeur de l'UNODC.

Voici la transcription de mon premier reportage radio dans cette région séparatiste de Somalie, autoproclamée indépendante depuis 1991 et la chute du dictateur au pouvoir a Mogadiscio, Siad Barré.

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Le Bureau des Nations Unies luttant contre les Drogues et les Crimes, UNODC, a financé la construction de cette nouvelle prison qui accueille essentiellement des pirates somaliens, à Hargeisa, la capitale de la région séparatiste du Somaliland.
La région, qui aspire à l’indépendance, est l’une des seules zones en paix de Somalie et a décidé de s’engager dans la lutte contre la piraterie auprès de la communauté internationale, notamment l’ONU et l’Union européenne.
 L’inauguration a eu lieu mardi 29 mars, en présence des ministres de la justice et de l’intérieur, et du directeur exécutif de l’UNODC.
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L’immense bâtiment est presque entièrement blanc et bordé de quelques lisières vertes, la couleur de l’islam…
Ici dans la cour de la prison, c’est là que les détenus, essentiellement des pirates somaliens, mangent et travaillent, tous les matins.
88 détenus ont déjà été transférés à Hargeisa et des dizaines d’autres y sont déjà attendus. La prison peut accueillir jusqu'à 250 personnes.
La plupart de ces pirates sont somaliens et ont été arrêtés au large des côtes du Somaliland, comme nous l’explique le conseiller spécial du Ministre de la Justice, Ali Omar.
« Cette prison régionale de Hargeisa a été construite par le programme de l’ONU pour le développement et fini par l’UNODC. La plupart des prisonniers ne sont pas de Somaliland, ils ont été capturés dans les eaux de la région et jugés par une cour du Somaliland. Ils sont souvent d’autres régions de Somalie, du Puntland notamment, le Sud. Certains ont été condamnés à 20 ans de prison, d’autres à 15 ans, cela dépend de leur crime ».
La prison doit entre autre devenir le lieu de programmes de réhabilitation, poursuit-il
« Nous devons légalement leur dire quelle est la réalité qui les attend. C’est ce qui se passe avec la piraterie… Et nous allons tenter de les reformer. Les activités dans la prison sont prévues pour la réhabilitation et la réinsertion de tels criminels.
Nous avons pu parler aux pirates qui viennent d’être installés dans la prison d’Hargeisa. Pour Mahmud, par exemple, l’heure est aux regrets…
« J’ai été emprisonné il y a un an. J’ai commis des crimes. Pour des pirates ? Oui…
Mais la plupart des détenus ne veulent pas admettre qu’ils ont participé à des activités de piraterie.
« Ma famille est ici à Hargeisa et moi j’ai été condamné a 14 ans de prison… c’est terrible. Et j’ai commis un seul crime… », explique un autre détenu.
« Moi  j’ai seulement volé, et un truc qui ne vaut pas plus de 2 dollars…  Et il m’ont arrêtée et emprisonnée il y a un an. Ici c’est l’enfer… On n’a aucune liberté », raconte un troisième.
Le directeur exécutif de l’UNODC, Yury Fedotov, spécialement venu au Somaliland pour l’inauguration, s’est dit optimiste sur le rôle de la nouvelle prison dans la lutte globale contre la piraterie. Il a également salué le rôle du Somaliland.
« Nous voulons aider la région  à lutter contre le crime, à développer une justice pénale, et à assurer un Etat de droit. Et bien sur la piraterie est un dossier important. De nos activités dans la région. Et ce que nous faisons en particulier au Somaliland fait partie de ce programme ».

L'ONU a investi 150 millions de dollars US dans la construction de ce pénitencier.
 
Aucune prison n’avait été construite en Somalie depuis 50 ans, alors que les citoyens somaliens constituent l’essentiel des pirates en activité dans l’océan Indien.

Wednesday, March 23, 2011

L'Afrique face au manque d'eau - Reportage au Kenya

Le 22 mars est la journée mondiale de l'eau. L'occasion pour le Conseil des ministres africains sur l'eau et les Nations unies, d'organiser au Cap, en Afrique du sud, un forum mondial sur l'eau et l'urbanisation.

Mon reportage sur le sujet: http://www.dw-world.de/dw/article/0,,6478581,00.html

Deutsche Welle - Un bidonville comme celui de Kibera, à Nairobi, au Kenya, illustre les problèmes du manque crucial d'eau et surtout d'eau potable dans les grandes agglomérations africaines. Mais, comme le montre aussi ce reportage de notre correspondante Melissa Chemam, même dans un bidonville le pire n'est pas une fatalité. Reportage à suivre avec le lien ci-dessous.

http://www.dw-world.de/dw/article/0,,6478581,00.html

Tuesday, March 22, 2011

Le Rêve de Kibera



Des tomates biologiques qui poussent dans un bidonville surpeuplé en pleine sécheresse… cela semble un mirage ou un miracle. 

C’est pourtant le projet qu’un groupe local a réussi a développé à Kibera, l’un des plus grands bidonvilles d’Afrique, ou vivent plus de 300 000 Kenyans, au sud-ouest Nairobi, a seulement 30 min du centre ville.
Kibera Youth Initiative, créé par Erik Ogoro Simba, un étudiant qui a passé toute sa vie à Kibera, a réussi le pari
Mohamed Abdullaye Mohamed est le coordinateur du groupe d’entraide Youth Reform, il explique l’origine du projet…

« A l’origine cet endroit était une décharge. Et nous l’avons transformé en jardin. Ca a commencé l’an dernier quand nous avons lancé ce projet. Nous voulons aussi diversifier la nourriture que nous plantons. Pour l’instant, nous avons : du choux frisée (kales), des céréales, terere ou amaranthas, et des bananas. Et on veut en planter plus. Pour l’instant, on arrive à nourrir près de 200 personnes… »
Un projet d’autant plus improbable que le quartier de Kibera, encore plus que le reste du Kenya, du fait de sa surpopulation, de sa densité et de son manque d’infrastructure, souffre particulièrement des conséquences de la sécheresse, comme nous l’explique Erik Ogoro Simba, le fondateur de Kibera Youth Initiative. 

« La situation est très très mauvaise. Notre organisation utilise l’eau fournie par le conseil municipal. Et je pense qu’à moins qu’on fasse quelque chose je ne sais pas comment les habitants de Kibera vont faire ! Parce que maintenant il n’y a pas d’eau et les gens ne peuvent même pas prendre de bain.  Et je ne parle que de ceux qui peuvent avoir de l’eau grâce a nous, mais beaucoup n’ont pas d’eau potable du tout, d’autres doivent boire de l’eau qui est très sale et qui cause beaucoup de maladies comme le choléra, la typhoïde, etc. »
Le groupe prévoit d’étendre le jardin et d’encourager les jeunes du quartier à planter des légumes a Kibera pour devenir plus auto-suffisant en matière alimentaire. 

« Les gens ont cette idée que la nourriture biologique est en général chère, ce que nous plantons est purement organique, sans produit chimique, mais en venant ici, vous trouvez toute une quantité de tomates, et les habitants du quartiers peuvent les avoir pour 30 à 40 shillings par cagettes, c’est donné. Et ainsi, ils obtiennent une nourriture saine pour un bon prix. »
Le projet apporte aussi du travail aux jeunes et de l’espoir… Tout en contribuant à améliorer l’accès à l’eau dans un quartier sinistré.

Wednesday, March 16, 2011

An ICC judge says Kenya's cases can be dealt with locally

   According to the Kenyan newspaper The Daily Nation, a "International Criminal Court judge who declined to issue summonses to six Kenyans suspected of being behind the post-election violence says the cases can be dealt with locally". 
In his dissenting opinion published on Tuesday night, Judge Hans-Peter Kaul said that "Prosecutor Luis Moreno-Ocampo had not convinced him that the crimes committed in Kenya meet the threshold of crimes against humanity"...
More to come.

Introducing Kibera

  Yesterday, Tuesday March 15, I spent two hours in the Kibera slum in Nairobi, one of the most populous in Africa, with the Youth Initiative group, which works on organic farming...



The group, lead by Erik Ogoro Simba, has started three years ago to grow tomatoes and vegetables in the middle of the slum.






10 people are now taking care regularly of the farm and the greenhouse. They take care of bringing clean water to the aera and manage to sell the products for a reasonable price to the residents of this neighbourhood of Kibera.




According to a recent census, 300 000 people live here in Kibera.


It is one of the most populous part of Nairobi and one of the largest slum in Africa.




It has indeed become a city within the city, with its own districts, services, schools, churches, shopping areas, and medical facilities.


More to come in two stories I'm working on...

Kenya / ICC

  The United Nations Security Council (UNSC) will this Wednesday decide whether to give serious consideration to the request by Kenya to delay the International Criminal Court (ICC) trials on the 2007/08 postelectoral violence. 
It has requested Kenya and the African Union for an informal discussion. The African Union supports Kenya’s case.
On the basis of this meeting, The UNSC will decide whether to formally discuss the request or not...
Most politicians in Kenya are only thinking about this meeting today...

Tuesday, March 15, 2011

Kenya obsesses with ICC ahead of Wednesday UN meeting in New York


The United Nations Security Council has agreed last week to an informal meeting with Kenya on Wednesday to discuss the request for deferral of the post election violence cases.



The Council's president Li Baodong was quoted by Reuters saying that the Kenyan side and an African Union (AU) representative will hold consultations with the body on Wednesday. "The council decided to have an interactive dialogue next Wednesday afternoon," he told reporters. 

The Kenyan side and also a representative of the AU (African Union) will participate in the consultations, according to Reuters.

Kenya has requested for the meeting to put forward its case for a one year deferral of the cases facing six suspects in the masterminding of postelectoral violence named by the International Criminal Court prosecutor Luis Moreno-Ocampo in December.

The six are: Deputy Prime Minister Uhuru Kenyatta, head of the Public Service Francis Muthaura, Eldoret North MP William Ruto, his Tinderet counterpart Henry Kosgey, Postmaster General Hussein Ali and radio journalist Joshua Sang.

All six have been summoned to appear before the ICC on April 7 for an initial appearance.    

Meanwhile, Vice President Kalonzo Musyoka has been leading since December a 'shuttle diplomacy' to lobby the Council's 15- member states to agree to a deferral.

However, the US, a veto-wielding member, indicated last week that it would not back such a request.

“We do not believe that deferral of the Kenya proceedings would help maintain or restore international peace and security,” a State Department official said Wednesday.

“As we have consistently stated,” the official added, “it is critical that perpetrators of Kenya’s post-election violence be held accountable to end the country’s culture of impunity.”

The Security Council cannot stop the ICC proceedings and only has the power to suspend them for up to 12 months.

Kenya has written letters to both the Security council and the Assembly of State Parties to the Rome Statute.

It argues the country risks chaos if the ICC process is allowed to go while the campaigns for the next 2012 general election is about to start. 

Mr Ruto and Mr Kenyatta are presidential frontrunners.

The country wants the two bodies to influence the postponement of the cases for at least twelve months.

Monday, March 14, 2011

La CPI semaine après semaine #69 - 14 mars 2011 - Kenya

La Chambre préliminaire II délivre six citations à comparaître dans le cadre de la situation en République du Kenya

09.03.2011

Le 8 mars 2011, les juges Ekaterina Trendafilova et Cuno Tarfusser, de la Chambre préliminaire II, ont statué à la majorité sur les demandes introduites par le Procureur pour obtenir que William Samoei Ruto (Ruto), Henry Kiprono Kosgey (Kosgey), Joshua Arap Sang (Sang), Francis Kirimi Muthaura (Muthaura), Uhuru Muigai Kenyatta (Kenyatta) et Mohammed Hussein Ali (Ali) comparaissent devant la Cour le 7 avril 2011.

Pour ce qui est de l’affaire concernant Ruto, Kosgey et Sang, la Chambre a conclu qu’il y a des motifs raisonnables de croire que Ruto et Kosgey sont pénalement responsables, en tant que coauteurs indirects au sens de l’article 25 3 a du Statut de Rome (c’est-à-dire en tant que personnes ayant commis des crimes par l’intermédiaire d’une ou de plusieurs autres personnes), de meurtres, transferts forcés et actes de persécution constitutifs de crimes contre l’humanité perpétrés dans certains lieux de la République du Kenya au cours de la période précisée dans la demande du Procureur.

La Chambre a en revanche considéré qu’il n’y a pas de motifs raisonnables de croire que Sang est un coauteur indirect desdits crimes, sa contribution à la commission de ceux-ci n’ayant pas été essentielle. Elle s’est dite convaincue qu’il y a des motifs raisonnables de croire que Sang a contribué de « toute autre manière », au sens de l’article 25 3 d du Statut de Rome, à la commission des crimes en question. Quant au chef de torture, la Chambre a conclu qu’il n’y a pas de motifs raisonnables de croire que
des actes de torture ont été commis.

Pour ce qui est de l’affaire concernant Muthaura, Kenyatta et Ali, la Chambre a conclu qu’il y a des motifs raisonnables de croire que Muthaura et Kenyatta sont pénalement responsables en tant que coauteurs indirects, au sens de l’article 25 3 a du Statut de Rome, de meurtres, transferts forcés, viols, actes de persécution et autres actes inhumains constitutifs de crimes contre l’humanité. Elle a en revanche conclu qu’il n’y a pas de motifs raisonnables de croire qu’Ali est un coauteur indirect desdits crimes, sa contribution à la commission de Situation en République du Kenya.

La République du Kenya a ratifié le Statut de Rome le 15 mars 2005, devenant ainsi un Etat partie. Le 6 novembre 2009, suite à une lettre du Procureur l’informant de son intention de demander l’autorisation d’ouvrir une enquête proprio motu, la Présidence de la CPI a rendu une décision assignant la situation en République du Kenya à la Chambre préliminaire II.

Le 26 novembre 2009, le Procureur a demandé à la Chambre préliminaire II l’autorisation d’enquêter sur cette situation relativement aux violences postélectorales de 2007-2008. Le 31 mars 2010, la Chambre préliminaire II a autorisé le Procureur à ouvrir une enquête. Le 8 mars 2011, la Chambre préliminaire II a délivré, à la majorité, des citations à comparaître devant la Cour contre six citoyens kenyans.

Newletter de a La CPI semaine après semaine #69 - 14 mars 2011 - Soudan

Situation au Darfour, Soudan

Dans la situation au Darfour (Soudan), la Chambre préliminaire I est actuellement saisie de quatre affaires : Le Procureur c. Ahmad Muhammad Harun (“Ahmad Harun“) et Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman (“Ali Kushayb”) ; Le Procureur c. Omar Hassan Ahmad Al Bashir ; Le Procureur c. Bahar Idriss Abu Garda ; et Le Procureur c. Abdallah Banda Abakaer Nourain et Saleh Mohammed Jerbo Jamus. Quatre mandats d’arrêt ont été délivrés par la Chambre préliminaire I à l’encontre de MM. Harun, Kushayb et Al Bashir. Les trois suspects sont actuellement en fuite.

Une citation à comparaître a été adressée à M. Abu Garda, qui a comparu volontairement devant la Chambre le 18 mai 2009. Le suspect n’est pas détenu par la CPI. Après l’audience de confirmation des charges, le 8 février 2010, la Chambre préliminaire I a refusé de confirmer les charges. Deux autres citations à comparaître ont été délivrées contre M. Banda et M. Jerbo qui ont comparu volontairement devant la Chambre de première instance I le 17 juin 2010 ; l’audience de confirmation des charges s’est tenue le 8 décembre 2010.

Sunday, March 13, 2011

Le lien de mon reportage sur les femmes kenyanes

http://www.bbc.co.uk/afrique/nos_emissions/2011/03/110308_minimagwomen.shtml



Introduction : Le 8 mars est traditionnellement consacré aux femmes dans le monde et ce depuis 100 ans. Alors que la planète celebre le centenaire de la Journée mondiale des femmes, en Afrique, les réalités rattrapent souvent ls beaux discours. C’est le cas notamment au Kenya, ou les femmes ont enormement gagné en independance depuis les annees 190, mais ou les discriminations perdurent, notamment dans les tribus les plus traidtionnelles. Reportage de notre correspondante a Nairobi, Melissa Chemam.

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Avec des femmes ministres et deputés, et un aux élevés de jeunes filles diplomés d’universités, le Kenya fait figure de pays pionnier en Afrique de l’Est en matiere de droits des femmes.

Selon Lucy Gijonyo, chargée de projet au sein de l’organisation kenyaneCoalition sur les Violence contre les femmes, la situation s’est améliorée ces dernières années.

Lucy Gijonyo, chargée de projet au sein de l’organisation kenyane Coalition sur les Violence contre les femmes : « Selon la constitution kenyane, les femmes ont les memes chances pour tout. Mais les femmes kenyanes doivent toujours comprendre cela, et il y a beaucoup d’hésitation pour leur expliquer clairement. Il faut les sensibiliser et leur faire comprendre quelles sont leurs chances ».  

Mais selon beaucoup d’organisation promotrices de l’égalité des chances il reste encore beaucoup faire. Notamment dans les communautés les plus traditionnelles du pays, comme les Massais et les Samburus, qui vivent au Nord du pays, dans des régions arides et isolées.

Au sein des communautés Samburus par exemple, les femmes sont encore souvent maintenues dans une situation de quasi-esclavage, accomplissant toutes les taches domestiques et agricoles du villages, mais n’ayant aucun droit à la propriété et souffrant le plus souvent de violences conjugales…

Je me suis rendue dans un de ces villages Samburu, du nord du Kenya, a quelque 400 km de Nairobi.

Ici à Umoja, les femmes ont subi tellement de violences de la part des hommes, qu’elles ont décidé de vivre sans eux…

En effet depuis 1990, une centaine de femmes ont créé un village interdit aux hommes…

Malheureusement, les femmes que nous avons rencontré nous ont expliquee refuser de parler a la presse… Les hommes des alentours viennent régulierement tenter d’agresser ou piller le village et les femmes d’Umoja sont devenues plus que méfiantes.

Mais la fondatrice du village reste optimiste. Dans un long documentaire réalisé par les francias Jean Crousillac et Jean-Marc Sinclair, Rebecca Lolosoli a raconté l’histoire de son village…
  
Rebecca : « En 1990, nous avons formé un groupe et nous avons créé ce village parce que nous voulions avoir plus de sécurité. C’est un village seulement pour les femmes. Personne n’en parle au Kenya, mais ces femmes souffrent, elles ont été battues par les hommes ».

Elle y explique notamment le role des femmes dans la communauté samburu et les violences qu’elles subissent des hommes depuis des décennies.
 
Rebecca : « Rien ne vous appartient. Rien. Nous étions juste comme des esclaves pour les hommes, faisant tout le travail. Parfois, la femme Samburu n’a meme pas le droit de manger… Elle atteint que tous les hommes ait mangé, elle sera la dernière à manger et s’il n’y a pas assez elle restera des jours sans manger. J’ai vu parfois des femmes s’évanouir, à cause du manque de nourriture. »

Selon Rebecca, malgré leur independance à Umoja, le village reste régulièrement menacé… notamment par les anciens maris des femmes.
 
Rebecca : « Maintenant les hommes sont très en colère contre Umoja parce que nous avons notre terre, nous travaillons pour nous-memes et avons de l’argent en vendant nos objets, les femmes gagnent seules leur propre argent ».

Mais ce type de village matriarcale n’est pas une solution pérenne…
Pour Lucy Gijonyo, cela prouve que la réalité des femmes dans les communautés traditionnelles kenyanes est toujours très précaire.

Lucy Gijonyo, chargée de projet au sein de l’organisation kenyaneCoalition sur les Violence contre les femmes : « Je pense que vue que ces femmes vivent séparées de leurs maris, cela prouve que la réalité sur place est dure. Il n’y a pas de vraie transformation. Nous espérons qu’une évolution se produira au final dans les communautés, dans les pratiques qu’elles reproduisent ».

L’un des principaux problèmes est que dans les communautés Massai et Samburu, mais aussi parfois dans les ethnies majoritaires comme les Kikuyus et les Luos, les femmes ne peuvent pas heriter. La terre des pères revient d’abord à leurs frères…

Mais de nombreuses avocates se sont battues pour faire bouger les choses, comme l’explique Lucy.

Lucy Gijonyo : « Ce que nous faisons maintenant, c’est que nous nous impliquons sérieusement dans les communautes pour les éduquer sur leurs droits. Et nous croyons que meme dans les communautés les plus traditionnelles il sera possible que les hommes acceptent que les femmes ont le droit d’hériter tout comme les hommes. Nous pensons que nous allons vers un grand changement concernant la comprenhension de ce droit et les pratiques que mettent en place les communautés et les femmes vont aller de l’avant ».

La Constitution kenyane exige ainsi l’égalité entre hommes et femmes dans tout le pays. Mais dans la réalité, comme dans les communautés tribales, il reste encore beaucoup à faire pour assurer le respect des droits des femmes kenyanes.

 Melissa Chemam à Umoja et Nairobi, pour BBC Afrique

Wednesday, March 9, 2011

Cinq des six suspects kenyans vont se rendre à La Haye le 7 avril

 La Cour pénale internationale a délivré mardi soir des citations à comparaître pour le 7 avril contre six hauts responsables kenyans suspectés de crimes contre l'humanité lors des violences post-électorales fin 2007-début 2008. La court a émis deux ordonnances publiées sur son site internet.
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Les juges de la CPI ont ordonné aux suspects « de se présenter à la Cour le 7 avril ».

La Cour prévoit deux audiences distinctes, l’une pour les trois suspects Uhuru Kenyatta, vice Premier ministre et ministre des Finances du Kenya, Francis Muthaura et Hussein Ali.
La seconde pour les deux ministres suspendus William Ruto et Henry Kosgey ainsi que pour le journaliste Joshua Arap Sang.

Les membres de la société civile kenyane ont accueilli très favorablement cette décision ce mercredi, comme Gladwell Otieno, la directrice du Centre africain pour une gouvernance transparente (Africa Centre for Open Governance  ) : « Il faut que le processus de la CPI suive son cours et que les suspects se presentent volontairement à La Haye le 7 avril , comme l’exige la décision de la chambre préliminaire.  En tant que membre de la société civile kenyane, nous réaffirmons que la position du procureur est dans le meilleur intérêt de la population kenyane, et particulièrement en ce qui concerne la protection des témoins ».
Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait révélé le 15 décembre 2010 les noms de ces six suspects, issus des deux principaux partis qui dirigent le pays depuis 2008 au sein d’une coalition.  Il avait demandé contre des citations à comparaître. C’est désormais choses faites.

Cet appel intervient alors que le vice-preésident a mis en place une grande équipée diplomatique en Afrique pour demander le report du procès à La Haye et la mise en place d’un tribunal national kenyan pour juger les responsables des violences…

Alors que les travaux de la CPI sont largement soutenus par l’opinion publique kenyane, ils ont provoqué de nombreuses vagues au sein de la classe dirigeant du pays.

Parmi les suspects figurent notamment deux candidats sérieus à la prochaine élection présidentielle de 2012, le ministre des Finances Uhuru Kenyatta, et le ministre de l'Education supérieure, actuellement suspendu, William Ruto.

Tous deux ont promis de collaborer avec la CPI, mais ont entamé plusieurs stratégies pour éviter le procès.

Le parlement kenyan a notamment appelé le 23 décembre 2010 le gouvernement à se retirer du Statut de Rome, fondement juridique de la CPI, dénonçant le fait que "seuls des Africains des anciennes colonies sont jugés par la Cour".

Une motion a alors été adoptée par le parlement ; elle rappelait que l'adoption d'une nouvelle Constitution par le Kenya en août 2010 permet de juger dans un cadre national les responsables présumés des violences de 2007-2008 et de rendre caduque l'adhésion du pays au Statut de Rome...

Cinq des six suspects ont confirmé qu’ils se rendraient à La Haye le 7 avril prochain. Seul Francis Muthaura ne s’est ps exprimé.

Plus de 1.200 personnes ont été tuées et plus de 300.000 déplacées lors des violences postélectorales qui ont suivi la réélection contestée du président Mwai Kibaki le 27 décembre 2007 face à son adversaire Raila Odinga, actuel Premier ministre du gouvernement de coalition.

      Melissa Chemam, Nairobi, pour BBC Afrique



Tuesday, March 8, 2011

La CPI appelle les six suspects kenyans à comparaitre

Les détails avec cette depeche de l'Agence France Presse:
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Violences post-électorales au Kenya : 6 citations à comparaître de la CPI
 
LA HAYE — La Cour pénale internationale a délivré mardi des citations à comparaître pour le 7 avril contre six hauts responsables kenyans, suspectés de crimes contre l'humanité lors des violences post-électorales fin 2007-début 2008, dans deux ordonnances publiées sur son site internet.

Les juges "ordonnent de se présenter à la Cour le 7 avril", lors de deux audiences distinctes, à Uhuru Kenyatta, vice Premier ministre et ministre des Finances, Francis Muthaura et Hussein Ali ainsi qu'à William Ruto, Henry Kosgey et Joshua Arap Sang.

Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait révélé le 15 décembre 2010 les noms de ces six suspects, issus des deux formations qui se partagent le pouvoir au Kenya, contre lesqules il avait demandé des citations à comparaître.

Parmi eux figurent deux candidats potentiels à la prochaine élection présidentielle de 2012, le ministre des Finances Uhuru Kenyatta, et le ministre de l'Education supérieure, actuellement suspendu, William Ruto.

Quelque 1.200 personnes, selon l'accusation, avaient été tuées et plus de 300.000 déplacées lors des violences politico-ethniques qui avaient accompagné la réélection contestée du président Mwai Kibaki le 27 décembre 2007 face à son adversaire Raila Odinga, actuel Premier ministre d'un gouvernement de coalition.

Le parlement kenyan avait appelé le 23 décembre 2010 le gouvernement à se retirer du Statut de Rome, fondement juridique de la CPI, dénonçant le fait que "seuls des Africains des anciennes colonies sont jugés par la CPI".

La motion adoptée par le parlement faisait valoir que l'adoption d'une nouvelle Constitution par le Kenya en août 2010 rendait caduque l'adhésion du pays au Statut de Rome, et permet de juger dans un cadre national les responsables présumés des violences de 2007-2008.

La CPI, qui siège à La Haye, est le premier tribunal permanent chargé de poursuivre des auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide commis depuis 2002.

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME - REGARD SUR LE KENYA



Le 8 mars est traditionnellement consacré aux femmes dans le monde et ce depuis 100 ans. Alors que la planète celebre le centenaire de la Journée mondiale des femmes, en Afrique, les réalités rattrapent souvent ls beaux discours. C’est le cas notamment au Kenya, ou les femmes ont enormement gagné en independance depuis les annees 190, mais ou les discriminations perdurent, notamment dans les tribus les plus traidtionnelles.

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Avec des femmes ministres et deputés, et un aux élevés de jeunes filles diplomés d’universités, le Kenya fait figure de pays pionnier en Afrique de l’Est en matiere de droits des femmes.

Selon Lucy Gijonyo, chargée de projet au sein de l’organisation kenyane 'Coalition sur les Violence contre les femmes', la situation s’est améliorée ces dernières années.

"Selon la constitution kenyane, les femmes ont les memes chances pour tout. Mais les femmes kenyanes doivent toujours comprendre cela, et il y a beaucoup d’hésitation pour leur expliquer clairement. Il faut les sensibiliser et leur faire comprendre quelles sont leurs chances ".  

Mais selon beaucoup d’organisation promotrices de l’égalité des chances il reste encore beaucoup faire. Notamment dans les communautés les plus traditionnelles du pays, comme les Massais et les Samburus, qui vivent au Nord du pays, dans des régions arides et isolées.

Au sein des communautés Samburus par exemple, les femmes sont encore souvent maintenues dans une situation de quasi-esclavage, accomplissant toutes les taches domestiques et agricoles du villages, mais n’ayant aucun droit à la propriété et souffrant le plus souvent de violences conjugales…


Je me suis rendue dans un de ces villages Samburu, du nord du Kenya, a quelque 400 km de Nairobi.

Ici à Umoja, les femmes ont subi tellement de violences de la part des hommes, qu’elles ont décidé de vivre sans eux… Selon une des femmes du village, "ici, on vit entre nous, on ne veut pas d’hommes et pas d’étrangers".

En effet depuis 1990, une centaine de femmes ont créé un village interdit aux hommes…

Malheureusement, les femmes que nous avons rencontré nous ont expliquee refuser de parler a la presse… Les hommes des alentours viennent régulierement tenter d’agresser ou piller le village et les femmes d’Umoja sont devenues plus que méfiantes.
 
Mais la fondatrice du village reste optimiste. Dans un long documentaire réalisé par les francias Jean Crousillac et Jean-Marc Sinclair, Rebecca Lolosoli a raconté l’histoire de son village…

"En 1990, nous avons formé un groupe et nous avons créé ce village parce que nous voulions avoir plus de sécurité. C’est un village seulement pour les femmes. Personne n’en parle au Kenya, mais ces femmes souffrent, elles ont été battues par les hommes".

Elle y explique notamment le role des femmes dans la communauté samburu et les violences qu’elles subissent des hommes depuis des décennies : "rien ne vous appartient. Rien. Nous étions juste comme des esclaves pour les hommes, faisant tout le travail. Parfois, la femme Samburu n’a meme pas le droit de manger… Elle atteint que tous les hommes ait mangé, elle sera la dernière à manger et s’il n’y a pas assez elle restera des jours sans manger. J’ai vu parfois des femmes s’évanouir, à cause du manque de nourriture".

Selon Rebecca, malgré leur independance à Umoja, le village reste régulièrement menacé… notamment par les anciens maris des femmes : "Maintenant les hommes sont très en colère contre Umoja parce que nous avons notre terre, nous travaillons pour nous-memes et avons de l’argent en vendant nos objets, les femmes gagnent seules leur propre argent".

Mais ce type de village matriarcale n’est pas une solution pérenne…
Pour Lucy Gijonyo, cela prouve que la réalité des femmes dans les communautés traditionnelles kenyanes est toujours très précaire : « Je pense que vue que ces femmes vivent séparées de leurs maris, cela prouve que la réalité sur place est dure. Il n’y a pas de vraie transformation. Nous espérons qu’une évolution se produira au final dans les communautés, dans les pratiques qu’elles reproduisent ».

L’un des principaux problèmes est que dans les communautés Massai et Samburu, mais aussi parfois dans les ethnies majoritaires comme les Kikuyus et les Luos, les femmes ne peuvent pas heriter. La terre des pères revient d’abord à leurs frères…

Mais de nombreuses avocates se sont battues pour faire bouger les choses, comme l’explique Lucy.

« Ce que nous faisons maintenant, c’est que nous nous impliquons sérieusement dans les communautes pour les éduquer sur leurs droits. Et nous croyons que meme dans les communautés les plus traditionnelles il sera possible que les hommes acceptent que les femmes ont le droit d’hériter tout comme les hommes. Nous pensons que nous allons vers un grand changement concernant la comprenhension de ce droit et les pratiques que mettent en place les communautés et les femmes vont aller de l’avant ».

La Constitution kenyane exige ainsi l’égalité entre hommes et femmes dans tout le pays. Mais dans la réalité, comme dans les communautés tribales, il reste encore beaucoup à faire pour assurer le respect des droits des femmes kenyanes.

    Melissa Chemam à Umoja et Nairobi, pour BBC Afrique

Tuesday, March 1, 2011

Insight from Nairobi


 
  Just a common Monday morning in Nairobi… The sun is shining brightly and it feels like rushing outside…


 
Waking up earlier than usual, around 7:45, I decided to start working early on this busy day. My internet connection had been totally out of order since I came back from Kampala, Uganda, on Tuesday night, due to Safaricom improvements’ work in our neighbourhood, and had finally been working again from Sunday evening. Safaricom is one of Kenya’ biggest telecom company, involved in a fierce war on prices with competitors Zain, but its network had been pretty bad since the beginning of 2011. 

But as soon as the internet started working again slowly, around 9:30 this morning the power went off… Power cuts have been recurrent in Kenya since late December, especially in Nairobi. The government has not commented on it but it seems the drought is really affecting the power supplies in large part of the country.

So, having a mail to deliver in Westlands, the nearest neighbourhood, I decided to give up trying working from home and to head downtown. I started walking towards Westlands from my house in Brookside, as I do often on Saturdays. But on this road, there is of course no sidewalk and very few people are trying to walk during weekdays, especially the residents, who all have cars. Having no car and no driving licence, not willing to drive but tired of using cab for such short distances, I started my day walking on a Monday morning.

It takes quiet some attention to use those roads. The red ground is only made of dust and rocks; sidewalks hardy exist at the entrance of fancy building, mostly for car to get in smoothly; and cars are ruling the world. On Brookside Drive, the main street of my neighbourhood, a few Kenyans do walk to go to work in expats’ houses, because they couldn’t afford a car. They all look at me as if I was a bit crazy. What is this ‘muzungu’ (White person in Swahili) doing walking here, must they think… On Lower Kabate Road, further East, there is just no more people walking; we approaching the malls, the offices, the busy part of Nairobi.

Crossing Ringroad Westlands in Westlands Road, I enter one of the busiest parts of the city. Little shops are opening along the road, and people are greeting you when you pass by. They hope to sell a few Masaai jewels or wooden souvenirs from Kenya. Since I’m not going anywhere for now, it’s not the best time to buy some souvenirs, but one day, I promise.  

Leaving Westlands in the direction of the city centre began the real fun. The Museum Hill and the highway main roundabout, where Waiyaki Way meets Chiromo Road, the construction works are so huge that the place doesn’t look like a city anymore. 

 


Huge pile of red dust and clay are blocking the way, holes are invading the junctions and you actually need to jump over them quite a few times to get over this mess and join the main road to the city centre. The main construction work is conducted by Chinese companies. They are building a huge fly-over about the main highway. The construction started in November and should be done by the end of 2011, they say… It seems pretty doubtful though. What is noticeable in the area where the construction is ongoing is that most outdoor workers are Kenyans; the Chinese remains in the bulldozers, driving them or giving instructions. I often wonder how the communication works between them… 

After walking more than an hour, I am finally in the area of our office, on Kijabe Street. A lot of people say Nairobi doesn’t feel like a city because of this feeling: you can hardly walk outside the city centre really, it’s complicated to move around, different neighbourhood are spread out and separated by no man’s lands… It is true really. But I’ve decided to try and make that change…