Le 8 mars est traditionnellement consacré aux femmes dans le monde et ce depuis 100 ans. Alors que la planète celebre le centenaire de la Journée mondiale des femmes, en Afrique, les réalités rattrapent souvent ls beaux discours. C’est le cas notamment au Kenya, ou les femmes ont enormement gagné en independance depuis les annees 190, mais ou les discriminations perdurent, notamment dans les tribus les plus traidtionnelles.
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Avec des femmes ministres et deputés, et un aux élevés de jeunes filles diplomés d’universités, le Kenya fait figure de pays pionnier en Afrique de l’Est en matiere de droits des femmes.
Selon Lucy Gijonyo, chargée de projet au sein de l’organisation kenyane 'Coalition sur les Violence contre les femmes', la situation s’est améliorée ces dernières années.
"Selon la constitution kenyane, les femmes ont les memes chances pour tout. Mais les femmes kenyanes doivent toujours comprendre cela, et il y a beaucoup d’hésitation pour leur expliquer clairement. Il faut les sensibiliser et leur faire comprendre quelles sont leurs chances ".
Mais selon beaucoup d’organisation promotrices de l’égalité des chances il reste encore beaucoup faire. Notamment dans les communautés les plus traditionnelles du pays, comme les Massais et les Samburus, qui vivent au Nord du pays, dans des régions arides et isolées.
Au sein des communautés Samburus par exemple, les femmes sont encore souvent maintenues dans une situation de quasi-esclavage, accomplissant toutes les taches domestiques et agricoles du villages, mais n’ayant aucun droit à la propriété et souffrant le plus souvent de violences conjugales…
Je me suis rendue dans un de ces villages Samburu, du nord du Kenya, a quelque 400 km de Nairobi.
Ici à Umoja, les femmes ont subi tellement de violences de la part des hommes, qu’elles ont décidé de vivre sans eux… Selon une des femmes du village, "ici, on vit entre nous, on ne veut pas d’hommes et pas d’étrangers".
En effet depuis 1990, une centaine de femmes ont créé un village interdit aux hommes…
Malheureusement, les femmes que nous avons rencontré nous ont expliquee refuser de parler a la presse… Les hommes des alentours viennent régulierement tenter d’agresser ou piller le village et les femmes d’Umoja sont devenues plus que méfiantes.
Mais la fondatrice du village reste optimiste. Dans un long documentaire réalisé par les francias Jean Crousillac et Jean-Marc Sinclair, Rebecca Lolosoli a raconté l’histoire de son village…
"En 1990, nous avons formé un groupe et nous avons créé ce village parce que nous voulions avoir plus de sécurité. C’est un village seulement pour les femmes. Personne n’en parle au Kenya, mais ces femmes souffrent, elles ont été battues par les hommes".
Elle y explique notamment le role des femmes dans la communauté samburu et les violences qu’elles subissent des hommes depuis des décennies : "rien ne vous appartient. Rien. Nous étions juste comme des esclaves pour les hommes, faisant tout le travail. Parfois, la femme Samburu n’a meme pas le droit de manger… Elle atteint que tous les hommes ait mangé, elle sera la dernière à manger et s’il n’y a pas assez elle restera des jours sans manger. J’ai vu parfois des femmes s’évanouir, à cause du manque de nourriture".
Selon Rebecca, malgré leur independance à Umoja, le village reste régulièrement menacé… notamment par les anciens maris des femmes : "Maintenant les hommes sont très en colère contre Umoja parce que nous avons notre terre, nous travaillons pour nous-memes et avons de l’argent en vendant nos objets, les femmes gagnent seules leur propre argent".
Mais ce type de village matriarcale n’est pas une solution pérenne…
Pour Lucy Gijonyo, cela prouve que la réalité des femmes dans les communautés traditionnelles kenyanes est toujours très précaire : « Je pense que vue que ces femmes vivent séparées de leurs maris, cela prouve que la réalité sur place est dure. Il n’y a pas de vraie transformation. Nous espérons qu’une évolution se produira au final dans les communautés, dans les pratiques qu’elles reproduisent ».
L’un des principaux problèmes est que dans les communautés Massai et Samburu, mais aussi parfois dans les ethnies majoritaires comme les Kikuyus et les Luos, les femmes ne peuvent pas heriter. La terre des pères revient d’abord à leurs frères…
Mais de nombreuses avocates se sont battues pour faire bouger les choses, comme l’explique Lucy.
« Ce que nous faisons maintenant, c’est que nous nous impliquons sérieusement dans les communautes pour les éduquer sur leurs droits. Et nous croyons que meme dans les communautés les plus traditionnelles il sera possible que les hommes acceptent que les femmes ont le droit d’hériter tout comme les hommes. Nous pensons que nous allons vers un grand changement concernant la comprenhension de ce droit et les pratiques que mettent en place les communautés et les femmes vont aller de l’avant ».
La Constitution kenyane exige ainsi l’égalité entre hommes et femmes dans tout le pays. Mais dans la réalité, comme dans les communautés tribales, il reste encore beaucoup à faire pour assurer le respect des droits des femmes kenyanes.
Melissa Chemam à Umoja et Nairobi, pour BBC Afrique
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