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Hargeisa, capitale du Somaliland… C’est ici que siège depuis 20 ans le gouvernement de cette région du nord de la Somalie, qui s’est proclamée indépendante le 18 mai 1991.
Sur la place principale d’Hargeisa, tout le monde se dit en faveur de l’indépendance… Comme Ahmed, étudiant.
« En Somalie, il y a toujours des combats, des tueries même, ils sont encore en train de massacrer leur peuple. Ici, nous sommes en paix ! J’espère que la communauté internationale reconnaitra notre indépendance. Vu que les Somaliens sont toujours en train de se battre, moi, je suis très très content de ne plus faire partie de la Somalie ».
En 2010, la dernière élection présidentielle du Somaliland s’est déroulée dans le calme, et sans aucune contestation. Ce miracle démocratique vaut à la région d’être surnommée le « secret le mieux gardé d’Afrique »...
Beaucoup d’habitants de la région expliquent cette différence radicale avec le reste de la Somalie par une culture distincte, comme Abdelrahmane, également étudiant à l’Université d’Hargeisa.
« Ce sont deux nations différentes, vraiment, et je crois que c’est parce que le Somaliland est devenu indépendant en 1960 de la colonisation du protectorat britannique alors que le reste de la Somalie était colonisée par les Italiens ».
Le pays dispose de son propre gouvernement, mais aussi de forces de sécurité, d’un système judiciaire, d’une monnaie, et même d’un drapeau.
Pour le Ministre de l’Information, Ahmed Abdi Mahmoud, ce sont ces succès institutionnels que la communauté internationale devrait considérer pour reconnaître l’indépendance de la région.
« En Somalie, tout le monde veut être président mais nous ne sommes pas comme ca, nous avons créer des lois et des projets de lois pour nommer le président et lui nomme les ministres, nous avons aussi un Parlement et une chambre des aînés, nous sommes vraiment différents. Les Somaliens eux n’y arrivent pas, et ce depuis 21 ans ».
Malgré cela, le Somaliland reste pauvre, et son économie dépend a plus de 50% de l’agriculture et de l’élevage des nomades…
Et la reconnaissance internationale reste à conquérir alors que les grandes puissances refusent d’admettre l’échec et la partition de la Somalie…
Melissa Chemam, à Hargeisa, pour BBC Afrique
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