Monday, May 30, 2011

Ocampo revient au Kenya


Une délégation du bureau du procureur entame ce lundi une visite au Kenya. Elle est consacrée à la protection des témoins dans le cadre de l'enquête de la CPI sur les violences post-électorales de 2007/2008, selon le bureau du Procureur de la CPI. Luis Moreno-Ocampo a dénoncé dimanche soir l'attitude du gouvernement kenyan qu'il accuse de mener campagne pour faire cesser les poursuites dans le cadre de l'enquête.

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Un jour avant de se rendre au Kenya pour rencontrer les témoins potentiels de son enquête, Luis Moreno Ocampo a fait passer un message très clair.
Il est déçu et inquiet de la réaction du gouvernement kenyan par rapport à l'enquête de la CPI sur les violences postélectorales de 2007/2008.

« Nous avons constaté des efforts de coopération mais depuis que nous avons annoncé le nom des six suspects, nous avons vu un changement radical dans la position du gouvernement kenyan. Des membres de haut rang du gouvernement présentent à tort les efforts de la CPI pour rendre justice aux victimes comme une atteinte à la souveraineté du peuple du Kenya ».

Selon le procureur, ces hommes politiques ont ainsi créé un climat nocif pour la justice.

« Non seulement, cela envoie le mauvais signal, mais cela contribue à créer un climat de peur qui effraie les témoins potentiels et en fin de compte porte atteinte aux enquêtes nationale et internationale au Kenya».

Ces déclarations faites hier soir interviennent alors que le procureur et ses equipes arrivent à Nairobi ce lundi. Pour une visite consacrée à la protection des témoins dans le cadre de l'enquête de la CPI.

Dans une requête déposée le 31 mars, Le Kenya a en effet contesté la compétence de la CPI pour poursuivre les responsables de ces violences. Le gouvernement y affirme être en mesure d'engager lui-même des poursuites.

Deux groupes de trois personnes, dont les noms avaient été révélés le 15 décembre 2010 par le procureur, font l'objet de citations à comparaître. 

Ils correspondent aux deux camps qui se partagent le pouvoir au Kenya : le Mouvement démocratique orange (ODM) du Premier ministre Raila Odinga et le Parti de l'unité nationale (PNU) du président Mwai Kibaki.

Les six hommes sont soupçonnés notamment de meurtres, transfert forcé de population et persécutions dans les mois qui avaient suivi la réélection contestée de l'actuel président face à Raila Odinga, actuel Premier ministre d'un gouvernement de coalition.

S’y trouvent de très hauts responsables kenyans, dont le vice-premier ministre, Uhuru Kenyatta, fils du premier président du Kenya, Jomo Kenyatta, et le ministre William Ruto. 

Et depuis la divulgation de leur nom en décembre dernier, le sujet ne cesse de faire la Une des journaux et paralyse l’action d’un gouvernement de coalition plus que jamais divisé.

Melissa Chemam, Nairobi, pour BBC Afrique.

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