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Le rapport a été dévoilé par l’agence Associated Press à Nairobi ce matin. C’est une petite agence gouvernementale somalienne dont la mission est de superviser la gestion financière du pays qui a réalisé ce document de 22 pages.
Le directeur de l’agence Abdirazak Fartaag a donc confirmé que près de 70 millions $ US versés en liquide à des politiciens somaliens par des dirigeants de pays arabes manquent à l'appel.
Ces fonds, venus du Soudan, de Libye, et des Emirats arabes unis, sont destinés à financer la lutte contre le terrorisme, la piraterie et la faim.
Selon Abdirazak Fartaag, ces pays ont remis quelque 75 millions $ US en espèces à des politiciens somaliens, et de cette somme, seuls 2,8 millions $ US ont été comptabilisés par le gouvernement et sont pas tracables.
M. Fartaag a ajouté que le gouvernement somalien est en réalité à court de 300 millions $ US, si on tient aussi compte des revenus internes égarés générés par des administrations somaliennes, telles que l'aéroport, le port, le commerce du khat et le secteur des télécommunications…
Le premier ministre somalien Mohamed Abdullahi Mohamed a déclaré en réaction que son gouvernement cherche à être désormais plus transparent, notamment en publiant un budget et en dévoilant des documents officiels.
Mais selon l'AP les problèmes financiers de la Somalie seraient encore plus vastes.
L’agence rapporte une affaire de fonds versés par les Émirats arabes unis qui n’auraient jamais été reçu sur les comptes du gouvernement somaliens :
Le premier ministre Mohamed a admis avoir reçu 5 millions $ US des Émirats arabes unis…
Mais le ministre somalien des Finances, Hussein Halane, affirme qu’en réalité ce sont deux paiements de 5 millions $ US qui ont été reçus par M. Mohamed.
Or une seule de ces deux sommes a été versée dans les coffres de l'État.
Selon Cheryl Sim, conseillère pour les affaires somaliennes à l’ambassade américaine de Nairobi, « la transparence et la responsabilité du gouvernement somalien sont douteuses ».
Certains pays occidentaux et arabes versent maintenant leur aide directement à des organisations caritatives, pour empêcher qu'elle ne soit détournée par les dirigeants somaliens.
La Somalie, qui connaît une guerre civile depuis 20 ans, est dirigé par un gouvernement de Transition très instable et affaibli par la lutte contre les milices islamistes Al Shabaab.
Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et du Conseil de sécurité de l'ONU, réunis dimanche à Addis-Abeba, ont appelé à un dialogue inclusif en Somalie avant la fin du mois d'août.
Enfin en début de semaine, une délégation du Conseil de sécurité était au Kenya pour discuter de la situation en Somalie avec des représentants du gouvernement kenyan.
Melissa Chemam, de Nairobi, pour BBC Afrique
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