Tuesday, April 19, 2011

La CPI ? La parole aux Kenyans...


Reportage pour la chaine panafricaine Télé Sud, basée à Paris, diffusé cette semaine.

Le lien de la vidéo, à la 10e minute :

http://www.dailymotion.com/video/xib4a8_jt-21h00-telesud-mardi-19-avril-2011_news



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La semaine dernière, les six suspects kenyans accusés par le procureur de la Cour Pénale internationale se sont rendus à La Haye, siège de la Cour, pour comparaitre pour la première fois dans les juges internationaux. Parmi eux deux ministres, dont Uhuru Kenyatta, fils du premier président du Kenya indépendant. Ils sont accusés de crimes contre l’humanité durant les violences postélectorales qui ont fait plus de 1200 morts au Kenya début 2008. Alors que la question de juger d’autres dirigeants africains responsables de violences liées aux élections, comme Laurent Gbagbo, le Kenya fait figure de précurseur en matière de justice international. Et la préparation du procès est sur toutes les lèvres au Kenya. Reportage à Nairobi de Melissa Chemam.
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Uhuru Park, a Nairobi, cœur de la capitale kenyane et symbole de l’indépendance. C’est ici que des milliers de Kenyans commencent leur journée, traversant le parc pour se rendre à leurs bureaux. Et ici comme ailleurs, en ce moment, on ne parle  que d’une chose, le procès des six suspects kenyans.
Selon les sondages, plus de 60% des Kenyans soutiennent l’initiative de la Cour Pénale internationale, comme Steven, étudiant.
« Je pense qu’ils doivent être jugés a la Haye plutôt qu’au Kenya parce que le Kenya a pris trop de temps pour mettre en place un tribunal pour les juger, et ca fait obstacle a la justice ».
D’autres Kenyans au contraire aimeraient voir un procès se tenir dans le pays, même s’ils font généralement confiance à la justice internationale, comme Munis, directrice de vente à Nairobi.
« Moi je préfèrerais les voir juger au Kenya parce que cela nous permettrait de tester nos institutions pour les construire mieux. Mais je fais confiance aux juges de la CPI parce que nous avons même un juge kenyan a La Haye, et ce serait très mauvais pour nous de dire que nous ne leur faisons pas confiance en tant que kenyan. J’ai confiance »
Mais ce qui est sur c’est qu’aucun kenyan, peu importe son origine ethnique, n’a oublié les massacres de 2008. Stéphane, vendeur dans la capitale, se souvient…
« Pour moi, c’était terrible, et ce qui inquiète les Kenyans c’est de voir ces violences se répéter parce que ca nous tire vers le bas vraiment, ce fut très mauvais pour nous 
Pour Marceau Sivieude, directeur Afrique de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, le pays a besoin de la justice internationale pour avancer.
 
« Je suis persuadé qu’effectivement la population kenyane soutient cette initiative. Je crois que ce qui s’est passé ces dernières semaines avec l’arrivée de ces six suspects à La Haye pour l’audience de citation à comparaître a matérialisé pour les Kenyans cette justice qu’ils attendaient depuis très longtemps et les évènements sanglants des violences postélectorales en 2007 et 2008 au Kenya ».
Les juges de la CPI doivent décider en septembre prochain s’ils inculpent les 6 suspects. Une chose est sure, le Kenya reste suspendu a cette échéance.

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