Wednesday, April 13, 2011

Parallèlement, au Kenya, la lutte contre la corruption patine...



  L’un des six suspects kenyans désigné par la CPI dans l’affaire des violences postélectorales vient d’être relaxé dans une autre lourde affaire pesant contre lui, un procès pour corruption. William Ruto, ancien ministre et député, est une des principales figures politiques du Kenya.
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William Ruto était tout juste rentré de La Haye ce week-end. Il s’y est rendu pour sa première audience officielle devant les juges de la CPI.
Mais au Kenya même, une autre affaire noircissait son tableau, un procès pour corruption, lié a la vente suspecte de terrain à l’entreprise d’oléoducs Kenya Pipeline Company, il y a 10 ans.
Mais ce mardi, une cour de justice de Nairobi a rejeté les accusations pesant contre le député de Eldoret Nord, dans la Vallée du Rift, également ancien ministre de l’Enseignement supérieur, justement suspendu en octobre dernier du fait de ces accusations de corruptions.
La Cour a appelé et écouté une vingtaine de témoins dans cette affaire et a finalement jugé qu’il n’y avait pas assez de preuve contre William Ruto. Le juge Gilbert Mutembei a notamment affirmé n’avoir vu aucune preuve démontrant que Ruto aurait reçu de l’argent pour cette transaction.
William Ruto avait demandé a travers ses avocats a ne pas comparaitre a la barre des témoins pour se défendre. Mais à l’annonce de sa relaxe, il s’est rapidement exprimé auprès de la presse kenyane mardi soir.
Selon lui, ces accusations étaient un pur coup politique pour l’écarter du pouvoir, et il n’aurait jamais du être accusé :
« Aujourd’hui est un grand jour car la vérité est enfin sortie prouvant que nous n’aurions jamais du être amenés au tribunal des le départ. Il est clair que ce procès ne pouvait qu’échouer car ce n’était pas une affaire de justice criminelle mais c’était de la persécution politique ».
Il a ajouté que toutes les autres accusations pesant contre lui étaient également motivées politiquement. Un commentaire qui fait bien sur référence aux accusations de crimes contre l’humanité portées par le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo.
Membre du parti démocratique orange dirigé par le Premier Ministre Raila Odinga, de l’ethnie kalenjin, William Ruto fait donc partie des six Kenyans accusés par la CPI d’avoir fomenté les violences interethniques qui ont embrasé le Kenya après l’élection présidentielle de décembre 2007.
Le président Mwai Kibaki, un kikuyu, avait alors été réélu, ce que contestaient ses opposants, notamment au sein des ethnies luos et kalenjins. 
Les violences ont fait plus de 1200 morts et plus de 300 000 déplacées.
Mais à présent fervent opposant du Premier Ministre, Ruto ambitionne de se présenter contre lui lors de la prochaine présidentielle en 2012.
Avec cet acquittement, un des obstacles sur son parcours vers l’élection est tombé.
Melissa Chemam, a Nairobi, pour BBC Afrique.

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