En Ouganda, hier a commencé à Kampala la marche "Walk to work" contre la hausse des prix, durant laquelle les deux principaux leaders de l'opposition, Kizza Besigye et Norbert Mao, ont été arrêtés. La police juge que te telles manifestations posent un problème de sécurité, argument que rejettent l’opposition et les organisations de défense des droits de l’homme. Besigye lui-même, libéré quelques heures plus tard, encourage ses partisans à continuer les manifestations - contre la hausse des prix des aliments et de l'énergie.
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L’incident occupe encore toutes les unes des journaux en Ouganda ce mardi…
Hier, lundi, alors que l’opposition a organisé une marche à Kampala pour dénoncer l’inaction du gouvernement contre la hausse des prix, les deux principaux dirigeants de l’opposition ont été arrêtés.
Kizza Besigye, dirigeant du FDC, arrivé 2e dernier le président réélu Yoweri Museveni, lors de la récente élection présidentielle de mi-février, et Norbert Mao, ont été emmené au poste de police, et accusé de semer le trouble dans le pays.
Pour Wafula Oguttu, le porte-parole de Kizza Besigye, c’est au contraire la police qui provoque les violences en s’acharnant contre l’opposition dans le pays…
« La police a décidé de s’en prendre à l’opposition. Et pour cela bien sur, elle emploie de nombreux policiers et soldats pour bloquer les routes et empêcher les individus et les membres de l’opposition qui son rassemblés. Et pourtant leur argument ne tient pas… Ils disent qu’en marchant contre le gouvernement nous provoquons de l’insécurité, mais nous ne faisons que marcher, et si la police ne s’était pas interposer il n’y aurait eu aucun problème. Nous voulions marcher jusqu'à nos lieux de travail puis jusqu'à nos maison, mais c’est la police qui a causé cet incident ».
Malgré les menaces régulières des autorités contre toute forme d’opposition en Ouganda, le FDC entend bien continuer à s’exprimer, notamment sur le sujet de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, car selon Wafula Oguttu, le président et son parti, le NRM, n’ont apporté aucune réponse…
« Oui nous allons continuer a marcher, et nous allons nous rassembler des jeudi, puis lundi et jeudi prochain, pour protester contre le cout de la vie qui ne cesse d’augmenter pour les gens », poursuit Wafula Oguttu, porte-parole de Kizza Besigye.
Pour Maria Burnett, spécialiste de l’Ouganda pour l’ONG Human Rights Watch (HRW), alors que les pratiques des forces de sécurité sont depuis longtemps très sévères contre l’opposition, ce qui est étonnant est que la police veuille ainsi empêcher toute manifestation, même hors période électorale.
« Ce qu’on peut noter par rapport à ces arrestations, c’est qu’il s’agit de la première manifestation et des premières arrestations que l’on voit depuis les élections en février dernier. L’an dernier, il y a aucune beaucoup de manifestations et de nombreuses arrestations et les gens l’ont vécu comme une réaction a la préparation des élections. De toutes évidences, le parti au pouvoir et la police sont très proches en Ouganda, et la police voulait ouvertement contenir l’opposition. Mais étant donné que le parti au pouvoir a remporté les élections, que le président Museveni a été réélu avec une certaines marges d’avance, c’est plus surprenant que la police sente toujours le besoin de s’en prendre si durement a l’opposition. A présent, l’opposition devrait pouvoir s’exprimer librement car il n’y a pas d’échéance électorale déterminante à venir ».
Selon elle, il y cependant peu de chances que de nombreux Ougandais se risquent à participer aux prochaines marches, car ils vivent largement dans la peur des forces de sécurité.
« A ce que j’ai compris, les dirigeants de l’opposition ont l’intention de marcher de nouveau jeudi, et pendant les élections et la période qui a suivi nous avons vu un déploiement massif de forces de sécurité, munies d’équipements lourds pour surveillant les rues, elles ont même fermé le centre ville pour être sures que personne n’allait manifester. Donc il semble peu probable de voir de grandes manifestations s’organiser vu ce dispositif sécuritaire massif mis en place ces derniers mois. Selon moi, les Ougandais ont peur de ce déploiement qu’ils ont pu observer jusqu'à aujourd’hui », ajoute Maria Burnett.
HRW et d’autres organisations de défense des droits de l’homme se sont dits inquiets de cette attitude du gouvernement ougandais.
Ce mardi, les Etats-Unis ont de leur coté appelé le gouvernement ougandais à respecter la liberté d’expression de l’opposition.
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