Tuesday, February 15, 2011

Reportage - Elections en Ouganda - 2011


 En ce mois de février, je me suis rendue à Kampala ou s'achève la campagne électorale pour des élections générales... Voici le résumé de mon premier sujet pour BBC Afrique.

OUGANDA - ELECTIONS - KAMPALA
 A trois jours des scrutins en Ouganda, la pression monte dans la capitale Kampala. De plus en plus de voix se font entendre pour dénoncer le manqué d'équité. De leur cote, l’opposition et les défenseurs des droits de l’homme s’inquiètent des conditions de sécurité. Le président sortant, Yoweri Museveni, donné vainqueur par les sondages, bien qu’il soit au pouvoir depuis 25 ans, se veut rassurant sur les deux plans…

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Les murs de la capitale ougandaise sont tapissés d’affiches de campagne. Pas un quartier de Kampala n’échappe aux visages du président sortant Yoweri Museveni et de son principal rival, l’eternel opposant Kizza Besigye. Mais à leur côté figurent également les posters de dizaines d’autres futurs élus, candidats aux élections législatives et municipales qui se tiennent  le même jour que la présidentielle, vendredi prochain. 

Mais alors que le président sortant et son parti, le NRM, sont donnés vainqueurs par les sondages, de nombreux observateurs s’inquiètent de l’équité de ces scrutins.
Ce mardi, la représentante des observateurs des élections ougandaises pour le Commonwealth, Dame Billie Miller, a fait connaitre ses premiers doutes…
Dame Billie Miller : « Vues les élections de 2006, l’équipe du Commonwealth appelle à une amélioration significative de l’environnement électoral qui à l’époque a été largement marqué par des irrégularités et manquements. Nous avons exprimé notre inquiétude à la Commission électorale sur le fait que certains candidats étaient notamment enlevés de certaines listes ou déplacés sur d’autres listes ».
De son côté, le principal opposant au président Museveni, Kizza Besigye, a un point de vue radical. Selon lui, l’Ouganda n’a tout simplement jamais connu d’élections libres.
Kizza Besigye :« La Commission électorale a déclaré que n’importe qui peut voter sans pièce d’identité ! Pour nous il est clair que cela tient de l’illégalité constitutionnelle. Et si rien n’est fait, non seulement les élections ne seront pas crédibles mais cela la fin de la première tentative de créer un processus électoral crédible. »
Dans un entretien à la BBC ce mardi, le président Museveni s’est voulu rassurant et a promis que son pays ne connaitrait pas de situation comparable au Kenya ou a la Cote d’Ivoire, ou le pouvoir est toujours fermement disputée malgré la victoire de l’opposition.
Le président Museveni : « Si je devais perdre démocratiquement, bien sùr, je me retirerai. Rester éternellement au pouvoir non démocratiquement, cela veut dire rester sans être élu pour rester. Mais maintenant, je ne suis pas en train de m’accrocher au pouvoir, j’y suis parce que j’ai été élu la fois d’avant et la précédente… ».
De son côté, la porte-parole de la police ougandaise, Judith Nabakooba, a assuré que les autorités seraient capables de contenir tout débordement…
Judith Nabakooba, porte-parole de la police ougandaise : « Ne laissez personne ne vous instrumentaliser ou vous insulter, il faut rapporter ces incidents a la police, et les coupables seront poursuivis. »
Ce mercredi, les meetings de l’opposition vont se poursuivre avant la clôture de la campagne en fin de journée. Le président lui promet que les élections se dérouleront pacifiquement.
Melissa Chemam à Kampala, pour BBC Afrique.

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