Alors que l’inscription se poursuit sur les listes électorales au Soudan en vue du referendum du 9 janvier prochain sur l'indépendance du Sud du pays, des milliers de Sud-Soudanais ont également la possibilité de s’inscrire alors qu’il sont en exil. Notamment aux Etats-Unis, en Ouganda et au Kenya. Au Kenya, les inscriptions ont commencé le 15 novembre et le processus se poursuivra jusqu'au 1er décembre. Sept centres d'inscription ont ouvert, à Nairobi, mais aussi Eldoret dans la Vallée du Rift, Kakuma, Nakuru, Kitale et à Dadaab au Nord-est du pays ou se trouvent des milliers de réfugiés.
A Nairobi, dans le Centre d’inscription numéro 1 de la capitale kenyane, ces Sud-Soudanais s’apprêtent pour la plupart d’entre eux à voter pour la première fois.
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Le centre d’inscription principal de Nairobi est situé au cœur du parc national Uhuru, où les Kenyans célèbrent chaque année l’anniversaire de leur indépendance. Un symbole pour les Sud-Soudanais du Kenya qui s’y rendent ces jours-ci pour s’inscrire sur les listes électorales.
Pour la première fois, les dizaines de milliers de Sud-Soudanais résidant hors du pays pourront s’exprimer lors d’un scrutin national, et un scrutin qui s’avère crucial pour eux. Le 9 janvier prochain, les Sud-Soudanais du Soudan et de l’étranger vont enfin voter pour décider si la région doit devenir indépendante.
Les inscriptions au Kenya sont organisées par l’Office international des Migrations, l’OIM, et supervisées depuis Khartoum par la Commission sur le referendum au Sud Soudan, la SSRC.
Dieng Dieng Jor est le directeur du centre no. 1 de Nairobi. Comme lui, tous les employés qui y travaillent sont du Sud-Soudan et sont tenus à une certaine confidentialité. Dieng Dieng n’est par exemple pas autorisé à communiquer le nombre d’inscrits…
« Les personnes qui ont le droit de s’inscrire sont seulement les Sud-soudanais de naissance. Ils doivent avoir une preuve du gouvernement soudanais, un passeport ou une carte d’identité. Une autre pièce valable est un document du Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU. Dans le cas où ils sont réfugiés au Kenya, ils peuvent s’inscrire. Et les inscriptions prendront fin le 1er décembre ».
Six autres centres d’inscriptions ont été ouverts au Kenya, à Nairobi mais aussi dans la vallée du Rift et dans les camps de réfugiés ou vivraient plus de 20 000 Soudanais du Sud.
Selon Dieng Dieng Jor, la participation devrait augmenter durant le dernier week-end, notamment aprce que de nombreux sud-soudanais de Nairobi sont des étudiants et seront plus libres d’ici quelques jours.
« En fait, le premier jour, les inscriptions étaient nombreuses, et depuis la participation a diminué un peu. Hier et aujourd’hui, la participation a repris. On s’attend à ce qu’elle augmente d’ici la fin de la semaine, car c’est la dernière semaine pour s’inscrire ».
Pour la plupart des futurs électeurs venus s’inscrire ici, ce jour restera inoubliable. Comme pour Achouth Deng, étudiant de Nairobi installé au Kenya depuis 1995. Arrivé dans un camp de réfugiés sans sa famille restée dans l’Etat de Jonglei, Achouth a été accueilli par une famille adoptive avant de retrouver ses parents 10 ans plus tard. A présent, il s’apprête à voter pour la première fois.
« Ca a été un grand plaisir de s’inscrire, car c’était la première fois. Nous vivons une vie difficile, et je pense que tout le monde devrait venir s’inscrire et voter ensuite. Je n’ai jamais voté de ma vie, c’est la première fois, c’est une bonne expérience. Il y a eu beaucoup d’élections au Soudan, et nous avons jamais eu une telle chance ».
Le jeune homme ne manquerait pour rien au monde le referendum du 9 janvier prochain. Jusqu'à récemment, il ne s’attendait même pas à pouvoir participer ici au Kenya : « On avait peur de ne pas pouvoir voter ici. On ne savait pas si ce sera possible. Et quand on a eu la chance de pouvoir voté, ce fut une grande joie pour nous. Nous apprécions vraiment cette chance qui nous est donnée ».
Malgré l’organisation d’inscriptions électorales au Kenya, certains Sud-Soudanais s’inquiètent néanmoins du manque d’information sur le vote hors du Soudan. Ils espèrent que le taux de participation au referendum des Soudanais de l’étranger se révélera suffisant.
Melissa Chemam, Nairobi, pour BBC Afrique
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