Wednesday, November 10, 2010

What shall Kenya do with the arrested Somali pirates? / Que faire des pirates somaliens arrêtés au Kenya?

Un juge kenyan a ordonné mardi la remise en liberté de neuf pirates somaliens présumés arrêtés dans le Golfe d'Aden. Le juge a estimé que ces "personnes extrêmement vulnérables" étaient détenues au Kenya en violation de leurs droits fondamentaux. Ce jugement pourrait avoir des conséquences a long terme pour la coopération entre l'Union européenne et le Kenya dans la lutte contre la piraterie.

Le juge de la Haute Cour de Mombassa, Mohammed Ibrahim, a ordonné la remise en liberté des neuf pirates somaliens présumés en estimant que ces "personnes extrêmement vulnérables" étaient détenues au Kenya en violation de leurs droits fondamentaux. Selon lui, la nouvelle Constitution adoptée par le Kenya en août dernier renforce le droit à la liberté et à la sécurité, et ces 9 Somaliens étaient détenus en violation de leur droit. 

Une autre juridiction de Mombassa, le principal port kényan, a également acquitté vendredi dernier 17 pirates somaliens présumés pour manque de preuve. 

Ces deux acquittements constituent une première. 
 
En effet, depuis la conclusion en mars 2009 d'un accord entre le Kenya et ses partenaires occidentaux, le pays avait accepté de détenir et de juger des pirates arrêtés par la force internationale anti-piraterie dans les eaux internationales de l’Océan Indien. 

Mais cet accord est arrivé à échéances fin septembre. Des discussions entre européens et kenyans sont attendus sur le sujet dans les mois qui viennent...

Pourtant, selon l’avocat Kilukumi Kioko, spécialiste du droit international et de la lutte contre la piraterie, le Kenya se doit de respecter ces engagements, en vertu du droit international. 

« Le Kenya n’a pas obtenu le pouvoir de lutter contre la piraterie depuis l’accord de mars 2009, ce pouvoir est déjà précisé dans le droit international", explique Kilukumi Kioko. Et dans notre nouvelle Constitution il est précisé que le droit international fait partie intégrante de notre droit, tout comme les conventions internationales que nous avons signées. Ce sur quoi je veux insister c’est que je ne suis pas d’accord avec ce juge qui veut que le Kenya n’a pas le droit de juger ces pirates. Si les tribunaux kenyans ne peuvent pas les juger, qui peut ? Quels pays vont juger les crimes commis dans les eaux internationales ? » 

Arrêtés dans le Golfe d'Aden, par la marine allemande le 3 mars 2009, les 9 hommes avaient tenté selon elle d'aborder un cargo en ouvrant le feu contre lui à l'arme automatique et au lance-grenades. 

Le Kenya, tout comme les Seychelles et la Tanzanie, faisait partie des acteurs clés de la lutte contre la piraterie. L’Ile Maurice quant à elle devrait signer d’ici peu un accord du même type. 

L’Union européenne et les Etats-Unis espèrent que Nairobi ne va pas essayer de se retirer de cette coopération. Des négociations devraient reprendre entre les partenaires avant le début 2011.

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